BIOGRAPHIE

ALAIN GRANDIN

Chaque enfant est un artiste.
Le problème est de savoir comment rester un artiste une fois qu’il a grandi.
Pablo Picasso

À l’âge de 8 ans, j’ai commencé à peindre sur les portes de ma chambre au désarroi de mes parents. J’aimais bien le surréalisme. Déjà à cette époque j’avais grand plaisir à aller dans les musées en particulier au Louvre qui était non loin de chez moi. J’avais l’impression de pouvoir plonger dans les tableaux. D’ailleurs cette impression m’accompagne jusqu’à aujourd’hui.  

Vu mes bons résultats scolaires mes parents m’ont encouragé plutôt vers la psychologie et la médecine et m’ont dissuadé de faire des études artistiques. Mais l’intérêt pour l’art ne m’a jamais quitté. J’ai réussi à faire une pause dans mes études de médecine pour étudier  2 semestres en Cinéma (Arts et Spectacles) à Montpellier.

De retour en médecine, les cours d´anatomie m’auront permis de comprendre la morphologie du corps humain. Je gribouillais aussi des visages sur le moindre papier tout en téléphonant, en buvant un verre avec les amis, en regardant la télévision… Toujours les visages et leurs expressions.

Je suis devenu psychiatre. En Allemagne j’ai fait ma formation de psychothérapie. La méthode s’appelle « psychothérapie imaginative catathymique » où il s’agit de développer un film intérieur, une sorte de rêve éveillé. C’est aussi une excellente façon de stimuler la créativité. J’ai senti alors que plusieurs chemins de vie commençaient à se croiser : l’enfant qui dessine ses rêves surréalistes sur les portes, les visages d’êtres humains racontant leurs histoires en thérapie et leurs rêves de vie brisés… de nombreux regards sur la vie, les émotions ont commencé à s’entremêler.

Lors d’un congrès de Psychiatrie à Barcelone en 2003, il a été proposé de faire un parcours dans la ville avec des artistes-peintres et des chevalets. Ça m’a touché profondément. Cela fût révélateur pour moi et le départ de mon parcours artistique.

J’ai commencé à peindre en essayant de reproduire des tableaux classiques pour y découvrir les techniques puis de suivre des cours dans une école de peinture avec Giuseppe Medagli, diplômé de l’Ecole de Naples. Ensuite je me suis rapproché des expressionnistes qui m´ont inspiré dans mes peintures : Nolde, Jawlenski, Kirchner, Beckmann, Marc, Soutine. Je vivais dans leurs peintures, lisais leurs biographies et rêvais de leurs tableaux. Restant dans l´’observation non seulement en tant que psychothérapeute mais en tant qu’artiste grandissant, je captais les émotions, je voyais le regard des humains comme un tableau de bord de l’âme. Je me suis donc mis à faire des portraits, pour exprimer l’émotion de ces visages. Au début c’était un peu de l’art-thérapie et puis le détachement se faisant, le processus est devenu naturel ; il n’y avait plus de thérapie ce n’était plus que de l’art.

J’ai suivi des cours et de nombreux stages à la fac des beaux-arts de Düsseldorf, à l’Académie de Jürgen Meister de Mönchhengladbach, à Barcelone et à Florence, à Bad Reichenhall notamment, avec Markus Lüpertz, ce qui m’a permis d’oser d’avantage. 

Par ailleurs j’ai voulu changer le format des toiles, passant de la miniature à la peinture gigantesque, un peu comme les métamorphoses d’Alice au Pays des Merveilles.

PHILOSOPHIE

Néo-symbolisme
Je ferme les yeux pour voir.
Paul Gaugin
La rencontre avec le symbolisme a donné des ailes à ma créativité. Cela m’a permis d’aller plus loin dans l’expression et de faire de nouvelles découvertes. Mes tableaux incluent l’implication de la politique, de l’environnement, voire de l’existentialisme. Je l’appelle « néo-symbolisme », car il se distingue du symbolisme du XIXe s. dans la mesure où il n’y a pas le retour à la mythologie. J’ai suivi une démarche plutôt psychanalytique, évoquant les archétypes que l’on retrouve dans les images qui m’ont inspirées.

Art Brut
Le vrai art, il est toujours là où on ne l’attend pas.
Jean Dubuffe
t
Et puis est venu l’art brut qui a influencé mes recherches et j’ai compris que la simplification ne faisait qu’amplifier l’expression. Il ne s’agissait plus de respecter la réalité, mais de renforcer des images esthétiquement fortes pour accéder à des langages nouveaux. Cette universalité permet de ne pas se perdre dans les distinctions contemporaines. C’est aussi un retour à l’expression intuitive plus proche de la création enfantine sans censure.

Art abstrait
L’essence de la création c’est d’essayer des choses, encore et toujours, sans forcément aller au bout ou vouloir en harder une trace. C’est pareil dans tous les arts. Soulages a brûlé des centaines de toiles dont il n’était pas satisfait, Bonnard allait retoucher ses propres tableaux dans les musées, Soutine rachetait ses toiles à ses marchands pour les retravailler. C’est l’auteur qui est le maître de son œuvre, pas l’inverse. Guillaume Musso
Plus tard j’ai touché à l’abstraction, à la recherche de la forme, des structures, du mouvement, des couleurs… J´ai cherché encore plus la simplification comme un mode d´expression spontané et authentique. La peinture abstraite au couteau me permet de réaliser des œuvres avec beaucoup de reliefs et d’évocations poétiques. Peut-être retrouverons-nous les formes que nous interprétons selon nos projections comme avec le test de Rorschach.

Sculptures
Qui taille granit, marbre, albâtre, etc.. se confronte à lui-même, à ce qu’il a de plus fort comme de plus sensible. Ce que répond la pierre en écho dans la sculpture vibre au plus loin depuis des millénaires. Chacun fait sur la matière danser la lumière. La pierre n’écoute ni ne parle sans raison quand notre main formule ce que notre cœur porte.
Coutelle (sculpteur contemporain)
D´autres moyens d´expression se sont présentés à moi comme un appel. La sculpture sur bois, sur pierre et le travail de l´argile ont ouvert d’autres voies d’exploration artistique. La sculpture est essentiellement une prise de possession d’un espace, la construction d’un objet par des creux et des volumes, des pleins et des manques. Avant d’être une représentation de quoi que ce soit ma sculpture est un fait plastique et plus exactement une suite d’événements plastiques, de produits de mon imagination, de réponses aux exigences de la construction. Pour la pierre, enlever de la matière consiste à faire apparaître l´inconnu dans un dialogue avec elle. C´est faire parler la pierre et faire ressortir l´invisible. Dans la sculpture sur bois, il a aussi fallu faire connaissance avec la matière à enlever et faire apparaître l’œuvre tout en respectant la structure et le fil du bois. On est en plus confronté à une matière vivante donc changeante. Rajouter de la matière est le propre de l´argile de manière à jouer sur la forme que l´on modèle jusqu´à l’expression finale. Pour cela, les cours de Christa Bremer et de l´Ecole Léonard de Vinci de Florence m´ont beaucoup apportés dans ma démarche.

EXPOSITIONS

• 2006 et 2008 à l‘atelier Eschweiler Wuppertal (Allemagne)

• 2007 Haus Martfeld, Schwelm (Allemagne)

• 2009 Exposition de sculpture à la Mutualité à Carcassonne

• 2010 Exposition au festival de Tango mis amores“ à Wuppertal (Allemagne)

• 2011 Exposition à l‘atelier Künstlerpack“ Güterhallen Solingen (Allemagne)

• 2014 Exposition à l‘école hôtelière Kochschule Genüsskunst, Wuppertal (Allemagne)

• 2015 et 2016 Exposition à l‘atelier Künstlerpack“ Güterhallen Solingen (Allemagne)

• 2017 et 2018 Exposition dans l’atelier musical de Julia Jech, Wuppertal (Allemagne)

• 2020 Exposition au Domaine de la Bonde Cuxac-Cabardès

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